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Leslie Darné - 8 avril 2020

Leslie Darné est chef de projet à Graphéine mais elle est surtout une femme douce et éloquente, qui sait capter son auditoire. Passionnée par son métier, elle parvient à transmettre l'amour et la force qu'elle investit dans celui-ci avec des mots bien choisis. Voici un échange qui ne manque pas d'intérêt !

Qu’est-ce qui vous a amené à être chef de projet à Graphéine ? J’ai lu qu’auparavant vous travailliez dans une entreprise de parfumerie et je me demandais comment vous aviez bifurqué.

J’ai un profil un peu particulier : chez Graphéine, peu importe le poste que vous occupez, on a tous une formation de designer à la base. J’ai personnellement fait des études de design graphique, je suis diplômée. À l’issue de ça, j’ai travaillé pendant 2 ans comme directrice artistique pour un parfumeur de niche, qui s’appelle État libre d’orange, qui est donc une toute petite marque de parfum Parisienne et pendant 2 ans je me suis occupée de développer l’image de la marque et des collections de parfum de ces années là. Il s’avère que pendant mes études j’avais fait un stage en tant que graphiste chez Graphéine et j’avais gardé contact avec l’équipe. A la fin de ces deux ans après avoir travaillé comme directrice artistique chez ce parfumeur, je savais déjà que j’avais une appétence plus pour la gestion de projets que pour le graphisme mais ça me tenait à cœur de connaître de bout en bout la chaîne et quels étaient les enjeux possibles. À ce moment là, Jérémie Fesson qui est le directeur de l’agence de Paris, m’a proposé de rejoindre l’agence Graphéine en tant que chef de projet et c’est comme ça que j’ai rejoint l’équipe il y a de ça presque 3 ans.

Vous aviez fait votre stage à quelle période de vos études ?

En fin d’études, en cinquième année.

Aviez-vous conscience de tous les enjeux que peut avoir le design graphique au début de vos études ou bien était-ce quelque chose qui vous a attiré presque sur un coup de tête ?

Pas du tout, je pense que je n’en avais absolument pas conscience et je pense que j’ai même commencé mes études sans savoir réellement ce qu’était le design graphique. J’ai fait mes études aux Beaux-Arts aux Pyrénées, juste après le bac donc sans faire de MANAA ou de prépa. J’ai intégré l’école sur concours directement, parce que j’avais une appétence créative. Il s’avère que cette école avait une section de design graphique qui était celle qui m’attirait le plus. J’ai donc suivi ce cursus et je pense que j’ai vraiment tout appris pendant ces cinq années là, parce que je ne me rendais pas compte de ce qu’était le design graphique dans sa globalité, et la chaîne, et les différentes étapes de projet, et les différents corps de métiers impliqués etc.

Y a-t-il une personne ou une rencontre qui a changé la vision que vous aviez de votre métier ou du moins, la manière de le faire depuis que vous avez commencé ?

Quand j’étais étudiante, j’avais un professeur, un duo, qui faisait parti de l’atelier Presse Papier qui est un duo de graphistes de la génération Grapus, avec Bertrand Genier et Marie Bruneau, qui ont une vision très humaine et très engagée du design graphique. Leur vision de l’humain et de son implication dans le processus du design graphique c’est un enseignement dans lequel je me suis beaucoup retrouvé et c’est pourquoi petit à petit, je me suis dirigée dans mes études vers la question de l’identité dans sa globalité jusqu’à travailler aujourd’hui dans une agence de Branding qui fait de l’identité visuelle car c’est vraiment ce qui m’intéresse.

À Graphéine, vous traitez des commandes de l’ordre d’institutions culturelles et publiques mais pas seulement, vous faites aussi du Branding pour des institutions privées : quels sont les avantages et les inconvénients de chacun selon vous ?

Effectivement à Graphéine nous sommes spécialisés en conseil et en design de marque donc on ne fait que du Branding qui est à la base de chaque projet. Certaines fois on va plus loin, en allant de la réalisation print ou web à la production. On travaille aussi bien pour du public que pour du privé et notre mot d’ordre c’est l’identité en règle générale : nous n’avons pas de secteur d’activité privilégié et nous ne faisons pas que de l’identité visuelle pour des théâtres ou de l’agriculture ou du territorial. Chaque projet est une nouvelle immersion dans le projet de nos clients. Par ailleurs, sur la question de travailler pour le public ou le privé, je pense effectivement que pour tout graphiste, le fait de travailler pour des institutions culturelles c’est extrêmement flatteur : tout le monde a envie de faire l’identité visuelle d’un théâtre, d’un opéra, c’est des projets qui font rêver. Après il faut savoir que les projets publiques ce sont des projets de marché soumis à des appels d’offres, à des compétitions donc à des procédures différentes de celles qu’on peut avoir lorsqu’on travaille pour un client qui est venu nous solliciter de lui-même.

Quand un client du secteur privé vous propose un projet, acceptez-vous le projet quelqu’il soit ou bien, existe-t-il des critères ou des centres d’intérêts qui sont plus ou moins susceptibles de vous faire accepter ou non ce projet ?

On étudie toutes les demandes mais il y a forcément plusieurs facteurs : il n’y a pas de facteur du sujet en jeu, sauf s’il relève de sujets éthiques, ce qui nous est déjà arrivé donc, de refuser des projets parce qu’ils ne correspondaient pas à notre éthique personnelle, individuelle ou autre. C’est tout de même assez rare comme situation. Ensuite, ce qui va décider de si un projet peut se faire ou non, ce sont les prestations qui sont attendues par le client : est-ce qu’il s’agit de notre cœur de métier, va-t-on pouvoir répondre à la demande de ce client ? Il y a également la question des délais : est-ce que notre calendrier actuel va nous permettre de répondre à ce client à temps. Le budget entre en compte également : est-ce que le client est à même de nous payer par rapport à ses attentes et par rapport à ce que nous sommes en mesure de produire, est-ce que c’est réaliste ? Ce sont tout un tas de facteurs techniques qui vont faire qu’un projet va fonctionner ou non. Il nous est toutefois déjà arrivé de nous poser de vraies questions éthiques et de nous demander si oui ou non il faut répondre à une demande de projet en expliquant pourquoi on ne veut pas se positionner sur un projet.

Quelle est la plus grande difficulté que vous rencontrez lorsque vous menez à bien des projets ? Est-ce la gestion des projets ou bien les projets en eux-mêmes ou autre chose ?

Ma plus grande difficulté ce n’est pas la gestion des équipes : Graphéine c’est une petite agence de 13 personnes réparties entre Lyon et Paris, dont 6 à Paris. On travaille vraiment dans un open-space avec de la communication constante et ce, même si un directeur artistique ne travaille pas directement sur un projet, il va tout de même être au cœur des projets, il va le voir évoluer et il va participer aux réunions que l’on fait entre nous donc voilà, il y a une vraie cohésion de groupe et une vraie transparence dans les échanges. La difficulté elle est toujours la même : parfois on a une bonne idée et le client ne voit pas forcément que c’est une bonne idée ou du moins, le potentiel de cette idée donc il faut aller le convaincre, tout en restant dans l’écoute car il nous est déjà arrivé de nous rendre compte que parfois c’est le client qui a la bonne idée. Le plus difficile c’est donc de faire de la pédagogie au niveau des clients et de leur expliquer ce dont ils ont vraiment besoin car ils n’ont pas bien identifié le réel problème de leurs identités, de leurs marques. Les clients sont plus ou moins ouverts à ce dialogue et à ce retour pédagogique.

En tant que chef de projet, soumettez-vous vous-mêmes des idées de tournures de projet ou laissez-vous faire les graphistes en premier pour revenir vers eux par la suite ? Dans quel ordre se déroulent les étapes ?

Le premier point après une validation de projet c’est une rencontre avec le client afin de mieux appréhender le brief qu’il nous a transmis au préalable. Dans un premier temps  il va y avoir une présentation de l’équipe, puis lors de la rencontre on va revoir ensemble le brief, éclaircir les zones d’ombres, compléter et ajouter de l’information. Très souvent nous allons chez le client afin de voir où il travaille, les locaux dans lequel sa marque prend vie et cela nous permet d’analyser quels supports nous allons devoir mettre en place par la suite. Donc tout ça consiste en la première étape. Par la suite, on met au courant les graphistes en expliquant dans le détail les échanges qu’on a pu avoir avec le client, les problématiques. De manière générale, on s’implique tous conceptuellement dans le projet mais en ce qui concerne la mise en forme des idées, ce sont les graphistes et le directeur artistique qui vont gérer cette partie. Généralement, on aboutit à deux ou trois pistes graphiques qu’on va présenter et défendre auprès du client.

Y a-t-il un projet parmi ceux que vous avez réalisé avec votre équipe qui se détache particulièrement du lot et qui fait véritablement sens à vos yeux ?

Il y a énormément de projets auxquels j’ai adoré participer depuis que je suis chez Graphéine. C’est très difficile car c’est presque la question de choisir entre son père et sa mère, il y a toujours le même investissement dans chaque projet, qu’il soit de grande ou de petite ampleur donc c’est très compliqué de choisir, vraiment. D’autant plus qu’il y a certaines anecdotes avec certains projets qui fait qu’on les retient. Mais si je ne devais en retenir qu’un, dans lequel j’étais tout particulièrement impliquée, c’est le projet de l’identité visuelle pour la ville de Pau, il s’agissait d’un appel d’offre de la ville qui souhait revoir son architecture de marque. Il faut savoir que je suis Paloise d’origine, donc au moment où on a répondu à l’appel d’offres le commanditaire ne le savait pas mais lorsqu’on a monté le dossier, j’ai pu apporter des connaissances sur le territoire aux équipes, afin de réfléchir sur le projet ensemble. On a donc remporté cet appel d’offre et j’étais vraiment très heureuse de pouvoir travailler pour ma ville d’origine. Notre collaboration a commencé en 2017 ou en 2018 si je me souviens bien et elle se poursuit toujours aujourd’hui, notamment pour des conseils et des supports de communication. On a eu l’occasion de faire énormément de choses avec eux comme un shooting territorial afin de valoriser la ville et ses alentours et c’est une très belle collaboration à laquelle j’ai pris beaucoup de plaisir à travailler, puisque c’est ma ville d’origine.

Lorsque vous réalisez un projet avec votre équipe, essayez-vous d’effacer les singularités de vos écritures ou au contraire, les affirmez-vous ?

C’est intéressant comme réflexion car il s’agit d’une question qu’on se pose souvent à l’agence et lorsqu’on lit les commentaires autour de notre travail ou bien qu’on en parle autour de nous, ce qui ressort c’est qu’il y a un vrai style Graphéine et qu’on reconnaît notre signature dans chaque projet. Ce n’est pas forcément quelque chose qu’on cherche à travailler, ça ressort plutôt naturellement. Notre objectif premier c’est de trouver l’astuce la plus simple et la plus évidente dans une identité donc on est assez minimaliste et on n'aime pas trop les fioritures : on aime vraiment trouver la bonne astuce et s’y tenir. Ce qui est difficile à définir c’est que nous ne sommes pas auteurs pour nous-mêmes : on travaille pour des clients qui viennent nous chercher pour notre style mais l’objectif ce n’est pas qu’ils soient apparentés à Graphéine mais au contraire, qu’ils réussissent à s’emparer de leur propre identité. Je dirais quand même qu’il a un style Graphéine mais c’est quelque chose d’assez naturel, qu’on ne travaille pas spécifiquement, que c’est pour ça qu’on vient nous voir mais l’idée c’est de ne pas en faire une patte trop marquée pour que notre client puisse trouver sa singularité dans son projet.

Dans quelles mesures pensez-vous que les personnes non-expérimentées dans le design graphique ou non-concernées de manière directe par ce milieu sont sensibles à ce qui se passe autour d’elles ? J’entends par là aussi bien la typographie utilisée dans une enseigne de magasin que la carte de visite qui va leur être donnée.

Je pense que tout le monde est impacté par le design graphique, bien sûr, à des degrés différents, mais le design graphique est partout autour de nous. Le matin lorsqu’on prend son petit déjeuner, sur sa boîte de céréales, il y a du graphisme ; les panneaux de signalétique pour moi c’est du graphisme. Je crois que par jour, on fréquente 7 000 signes dans notre environnement personnel et c’est juste impossible à mon sens d’y faire abstraction totale. Vous n’êtes pas graphiste mais vous êtes conducteur, vous êtes confronté à de la signalétique ; dans un rayon de supermarché vous allez attraper telle boîte de céréales parce qu’il y a un packaging que vous reconnaissez, vous savez très bien que votre boîte de Kellog’s elle est rouge, vous n’avez pas besoin de chercher écrit Kellog’s dessus. Il y a des signes forts qu’on mémorise, qu’on soit sensible ou non au graphisme. Alors effectivement, lorsqu’on est graphiste on va parvenir à mémoriser certains éléments spécifiques telle qu’une ligature, là où nos proches retiendront plutôt la couleur ou l’image. Mais il me semble que le design graphique est inévitable, on est tous immergé dedans et avec plus ou moins de précisions, il existe des signes forts qu’ils soient chromatiques ou stylistiques qui nous amènent à digérer du design graphique.

Auriez-vous une définition simple de ce qu’est le design graphique ? J’éprouve des difficultés pour expliquer ce que c’est lorsqu’on me demande ce que j’étudie.

C’est une question très difficile à laquelle je pense on répond toute notre vie. J’explique encore régulièrement à mon entourage ce que je fais comme métier. Je pense que la traduction la plus large ça serait de dire que le design graphique consiste à traduire visuellement une idée. Donc visuellement ça peut être une image, une typo, de la couleur et une idée c’est un message, un concept, une définition, quelque chose… C’est la version la plus large pour traduire ce qu’est le design graphique.

Pour revenir sur l’environnement urbain, Vincent Perrottet déplorait récemment la pauvreté de la qualité visuelle dans notre environnement extérieur. Pensez-vous que la tendance majeure est à la communication pour la communication, au vite fait mal fait ?

Je pense qu’on est entouré de très bons et de très mauvais graphismes. Parfois c’est volontaire aussi de ne pas avoir du bon graphisme car on a des objectifs plus publicitaires et on ne cherche pas le beau ou l’esthétique mais la vente d’un produit. Je ne pense pas pour autant que ça soit incompatible : vendre un produit ça n’empêche pas de faire un beau graphisme. Il y a à mon sens deux écoles, une de graphistes auteurs et une de publicitaires et dont les lignes directrices ne sont pas les mêmes. Après, il y a une vraie éducation au graphisme qui reste à faire : on n’est pas les derniers de la classe en France mais typiquement, si on regarde en Suisse ce qui peut se faire et pas seulement au niveau des affiches mais des supports administratifs, le design de leurs passeports, tout est beaucoup plus esthétiquement et graphiquement designé. Il y a une vraie sensibilisation à faire. Plus généralement, je pense que Vincent Perrottet a tout de même raison et qu’on est submergé de beaucoup de publicité et il me semble nécessaire de nuancer la différence entre publicité et le graphisme car ils n’emploient pas les mêmes codes.

Sur le compte Instagram de Graphéine, vous êtes plutôt actifs et communicants vis-à-vis de votre travail. Selon vous, quels sont les enjeux majeurs d’une présence sur les réseaux sociaux pour les designers graphiques aujourd’hui ?

À Graphéine nous avons deux pratiques. Tout d’abord, nous diffusons notre travail parce que nous en sommes fiers et que c’est valorisant pour nous mais aussi pour nos clients mais il y a aussi un travail plus journalistique que l’on tient depuis plusieurs années et que l’on alimente avec des sujets thématiques, des analyses et points de vue. Cette partie a deux objectifs : elle nous permet d’ordonner notre pensée car pouvoir écrire sur le design graphique c’est pouvoir le penser, le réfléchir et le tourner dans tous les sens, de telle sorte qu’on reste actif dans notre apprentissage du design graphique : mais c’est aussi le reflet de notre curiosité et de notre veille constante vis-à-vis de nos centres d’intérêt. Donc oui, je pense que les réseaux sociaux sont importants : plus on inonde les réseaux sociaux de bon design graphique, plus on éduque et cela nous permet en contrepartie de présenter notre travail, ce dont on est fier, ce qui va faire écho auprès des gens et qui va peut être donner à de nouvelles personnes envie de travailler avec nous.

Quelles sont les personnes qui constituent une référence absolue à vos yeux ?

Il y en a plein : j’aime beaucoup le travail de Vincent Perrottet dont on parlait plus tôt mais aussi celui de Fanette Mellier. Après sur des choses qui sont peut être moins axées sur le design graphique, je suis assez admirative du travail de la photographe Sophie Calle.

Est-il plus difficile pour vous de rafraîchir une image de marque, en reprenant ce qui existe déjà et en lui donnant un nouveau souffle, de nouvelles couleurs, un nouveau design ou bien est-il plus difficile de créer de toute pièce ?

Sur le process, je ne dirais pas que c’est plus compliqué de faire une refonte parce que le travail est le même. Mais effectivement, la difficulté lorsqu’il y a de l’existant c’est qu’il y a de l’attachement de la part du client envers son identité visuelle : le client qui vient nous voir pour faire la refonte de son identité visuelle qui a 10 ans et qu’il a fait lui-même au début de son entreprise, il va avoir beaucoup de mal à se séparer de ça même s’il a besoin de quelque chose de plus professionnel. Et c’est là qu'on se retrouve un peu en difficulté car on doit se montrer objectif et dire ce qui va ou ne va pas : c’est dire à son client que son enfant est mal peigné et ça, c’est parfois difficile à faire entendre. Parfois il y a des clients aussi qui sont totalement perdus et qui tous les jours changent de direction car ils ne savent pas de quoi ils ont besoin. Donc notre rôle c’est quand même de les guider et de leur expliquer ce dont ils ont besoin et quelle forme ça peut prendre.

Auriez-vous des conseils pour un ou une jeune étudiant.e en design graphique ?

Je pense qu’il ne faut jamais s’arrêter de s’abreuver de design graphique : il faut suivre l’actualité tous les jours, ne pas considérer ses références comme acquises. Il faut vraiment s’intéresser aux évolutions tous les jours des agences, des ateliers, des studios, aller voir comment ils travaillent. C’est une grosse source d’inspiration et il ne faut pas avoir peur d’ouvrir les livres des autres graphistes pour y puiser une idée qui va nous permettre d’avancer sur nos propres projets.

Êtes-vous heureuse de ce que vous faites et trouvez-vous votre métier épanouissant ?

Oui ! Dans le cadre de chef de projet, je suis très heureuse aujourd’hui de faire plus de la gestion de projet et de travailler plus en amont sur du concept que sur la casquette que j’avais avant de designer graphique. Après je ne pourrais pas être chef de projet dans la métallurgie par exemple parce que moi ce qui m’intéresse c’est le design graphique, mais aujourd’hui, je pense que j’ai vraiment trouvé le type de poste qui me convient professionnellement et je trouve ça très épanouissant. Qui plus est, j’ai travaillé pendant 2 ans chez un annonceur, ce qui était très enrichissant mais en définitive, au quotidien, je travaillais uniquement sur de l’image de parfumerie et au bout de deux années, je commençais à perdre l’intérêt de la pratique et le fait de travailler en agence aujourd’hui, ça me permet de toucher à pleins de domaines différents et des sujets très variés, je suis sans arrêt en train de m’informer et tous les matins je suis contente d’aller à l’agence pour travailler.

D’après ce que vous venez de me dire, je suppose que pour ma dernière question, votre réponse est prévisible : si vous aviez pu choisir un autre métier, l’auriez-vous fait et si oui, lequel ?

Je pense que j’aurai pu faire mille métiers différents, car il y a tout un tas de professions que je trouve intéressantes et que j’aurai aimé apprendre. Après, est-ce que j’aurai été capable de les exercer toute une vie sans m’ennuyer, ça je n’en sais rien. Mais plus jeune, avant de faire du design graphique, j’avais envie de faire du journalisme et ce n’est pas anodin si aujourd’hui je prends autant de plaisir à faire ces phases d’investigation et d’enquête. Je pense que c’est ce que j’aurai pu faire.